mardi 12 mai 2009

À la prochaine!

Je suis maintenant à vivre mes derniers jours en Afrique. Il y a tellement de choses que j’aurais aimé partager avec vous à travers mon blog. Mais malheureusement, le temps me manquait. J’aurais aimé parler, de pourquoi un pays comme la zambie prendra des siècles avant de se développer, parler de la corruption si fréquente, de la polygamie qui est pratique courante, de pourquoi il existe ici des types d’handicape jamais vue ailleur. J’aurais aussi voulu vous raconter comment étrange a été le party ‘farewell’ qu’ils m’ont fait avant mon départ ou comment j’ai passé proche de me faire attaquer par une gang.

Conçernant mon placement, je pars satisfait de ce que j’ai pu leur enseigner. Je pars en ayant la certitude qu’ils uliseront le système comptable. A l’inverse, je reviens avec ce qu’ils m’ont enseigné. J’apporte avec moi une partie de leur culture, leurs valeurs, une meilleur compréhension de comment ils vivent. Le moment le plus difficile est sans doute aujourd’hui. Je pars en laissant des amis que je ne reverrai plus jamais. Aucun d’eux n’aura un jour l’argent pour venir me visiter au Canada. Et il est peu probable que que je revienne un jour en Zambie.

Merci à tout ceux qui m’ont suivit et encouragé durant les 3 derniers mois. C’est une expérience que je recommande à tout ceux qui peuvent se le permette. Il y a un énorme besoin de gens avec des compétences en management, développement, finance, levée de fonds, etc. L ‘organisme avec qui j’étais s’appelle CUSO-VSO. Ils sont très professionel et accomodant. Il est possible de faire du développement en couple ou en famille. Leur adresse Internet est : http://www.vsocan.org/. Et un merci surtout à ma blonde de m’avoir laissé vivre une telle aventure.

lundi 4 mai 2009

Les 3 petits prêtes!


Comme plusieurs de vous le savez déjà, durant mon séjour en Zambie, je partage une maison avec 3 prêtes ; père Odron, père Aaron, et père Richard.

Père Odron a 32 ans. Nous partageons quelques goûts en commun tels que la musique et les sorties. C’est lui qui m’amène dans les bars. Je paye la majorité de ses bières. Il est pauvre. Et quand il a terminé sa bière avant moi, je lui donne mes restes de bières. Vous devriez le voir savourer mes fonds de bouteilles. Père Odron me demande régulièrement pour l’accompagner dans les bars et serait prêt à sortir à chaque soir. Des fois, j’arrive à la maison et il y a quelques bouteilles de bières vides sur la table. Malheureusement, il a un problème d’alcoolisme. Il a aussi un problème à rester chaste. Il aime les femmes, et il adore les femmes blanches. Il est sans aucun doute le plus cochon des 3 prêtes. Dernièrement, j’ai cru apercevoir qu’il est très contrôlant, et qu’il n’aime pas que ses amis m’invitent sans l’aviser d’abord. Il arrive aussi qu’il me boude ou m’évite durant quelques jours parce que j’ai fais quelque chose avec ses amis sans qu’il soit présent. Un prête possessif et jaloux.

C’est surprenant de voir un prête qui donne la confession, et qui dans ses messages, demande à la communauté de se tenir loin de l’alcool et du sexe, mais qui à l’inverse, a un comportement disgracieux.

Père Aaron a 33 ans. Nos discussions sont toujours courtes et en surface. Il est très secret. Avec lui je regarde les nouvelles locales, et les matches de soccer. C’est un intellectuel, et nous partageons nos livres. Il est habituellement très discipliné en tant que prête. Seule les femmes arrive à le convaincre pour sortir prendre un verre et danser dans les bars. Ce qui me fait dire qu’il aime aussi les femmes,…aussi les femmes blanches. Toutefois, il ne parlera jamais de son désir pour elles. Et je doute qu’il contournerait les valeurs de l’église pour une petite escapade d’un soir. J’ai pas d’autre chose à dire à son sujet…il est trop secret.

Père Richard a 39 ans. Il ne boit pas d’alcool, mis à part le vin qu’il boit lorsqu’il célèbre la messe, ‘le sang du Christ’. Il n’est pas attiré par les femmes ou par le sexe. Son attirance est plutôt envers dieu le père, Jésus Christ, et ensuite LÉvesque. Il est d’ailleurs l’un des rares conseillés de LÉvesque. Il est très charismatique et intelligent. Père Richard est d’une discipline de vie admirable. Il travaille de nombreuses heures par semaines, en temps que prête de la paroisse, et en temps que directeur du centre de services sociaux ou je travaille. C’est à lui que je me rapporte et je le respecte beaucoup et l’écoute attentivement quand il me parle. La paroisse l’admire, ses employés le respectent, et il est le père des 2 autres pères. Il est aussi le plus solvable financièrement et est très avancé au niveau technologique. Il a 2 cellulaires, dont un IPhone et un Blackberry.

Je tire à la fin de mon placement de 3 mois, et je garderai d’excellents souvenir de chacun des prêtes avec qu j’ai vécu. Ils m’ont accueillit, nourrit et appris beaucoup. Pour leur montrer mon appréciation, je leur ai fait un cadeau. Pour pères Odron et Aaron, je leur ai acheté une casquette de l’équipe de soccer Manchester United. Et pour père Richard, je lui ai acheté une bible, version africaine. Les 3 petits prêtes seront toujours le bienvenu dans notre demeure au Canada !!



lundi 27 avril 2009

Morts banales

27 avril

Aujourd’hui, une collègue de travail vient dans mon bureau et me souhaite bon matin en ‘Nyanja’ le principal dialecte de la Zambie. Je lui réponds, du mieux que je peux, en Nyanja puisque j’essaye d’apprendre ce langage. Elle était très contente de m’inviter voir sa demeure et de rencontrer sa famille, un soir de cette semaine. J’accepte volontiers l’invitation. Plus tard dans la discussion, elle me dit qu’elle aimerait retourner à la maison, mais qu’elle ne peux pas demander la permission au directeur puisqu’il est absent du bureau. Elle m’annonce le motif, son fils venait de décéder ce matin. Je n’avais jamais vue quelqu’un m’annoncer la mort de son enfant d’une façon aussi banale. Son fils avait 37 ans.

Il m’arrive parfois d’aller prendre une bière après le travail dans le ‘ghetto’ près de chez nous. Au bar, j’y trouve toujours un de nos servants de la maison. Un homme d’environ mon âge, très costaud, qui est responsable de faire la lessive, tondre le gazon, s’occuper du jardin, etc. Il y a 2 semaines, je l’ai rencontré à ce bar de ‘ghetto’, et lorsque qu’il ma vue, il est venu me saluer et me demander si je pouvais lui acheter une bière. À tous les mendiants que je rencontre, je refuse toujours de leur payer de la bière, des cigarettes, ou même leur donner de l’argent,…puisque je sais qu’avec l’argent ils iront acheter de la bière ou des cigarettes. Donc, j’avise mon servant que demain à la maison je lui donnerai quelque chose. Le lendemain, je lui ai donné une de mes chemises, et il était vraiment content. Depuis, je ne l’avais pas revue à la maison. On m’avait dit qu’il était à l’hôpital…Hier, on m’a annoncé qu’il venait de décéder!!

En Zambie, l’expérience de vie des Zambien est de 41 ans. Il y a plusieurs raisons, qui empêchent les zambiens de vivre plus longtemps, dont la malaria (environ 2 millions de mort par année dans la partie sud de l’Afrique), le sida (14% de la population zambienne est atteinte du VIH), la pauvreté (68% vivrent sous le seuil de la pauvreté et 51% vivrent avec moins de 1$/jour) qui les empêchent de se nourrir suffisamment, un système de santé moins sophistiqué, etc. En Zambie, la mort est une réalité avec lequel les gens doivent composer régulièrement!!!

dimanche 26 avril 2009

Une Giraffe

dimanche 19 avril 2009

Les enfants

Le plus grand plaisir de se mélanger à la communauté et de se promener dans les petits villages est sans doute d’observer les enfants et leur joie de vivre. Ils sont peu habitués à voir des blancs vivrent parmi eux et ils ont une admiration incroyable à notre égard. La plupart paraissent intimidés par ma présence, et tous veulent gagner mon attention. Mais à ce bas âge leur anglais est limité. La première chose qu’ils apprennent à l’école en anglais est comment se saluer. À chaque jour, je rencontre de nombreux enfants qui me demandent ‘how are you?’. Et dû à leur limitation à communiquer, la seule réponse qu’ils comprennent et que je réponds toujours est ‘Fine!’. Lorsque je réponds à leur question, ils ne cessent de me demander comment je vais. Et je réponds sans cesse que je vais bien pour voir s’ils vont arrêter de me poser la question...mais je me tanne toujours avant eux. Ils sont très charmants. Ça donne le goût d’en cacher quelques uns dans mes bagages à mon retour!

Ils représentent le futur de la Zambie. Pour la plupart, ils n’auront pas la chance de terminer leur éducation dû à la pauvreté et ils devront aider leur famille à s’approvisionner en ressources. D’autres devront remplacer leur parents qui décèderont précipitamment. Un trop grand nombre, plus de famille, finirons orphelins et devront faire leur possible pour survivrent. Et la majorité finira dans des emplois répandus tels que, chauffeurs de taxi, fermiers, hommes ou femmes à tout faire, prostitués, ou revendeur d’à peu près n’importe quoi. La question que je me pose encore est ‘pourquoi ces enfants, malgré la situation dans laquelle ils vivent, sont plus souriant, pleurent moins, et semblent plus heureux que ceux en occident ?’.

Voici mes photos préférées que j’ai pris durant mon séjour ici.

















lundi 13 avril 2009

Aventure en safari !!

Safaris
3 avril, 2009

Moi et ma blonde Marie-Christine s’apprêtons à partir pour notre fin de semaine de safari, avec notre land cruiser pick-up que le diocèse a eu la gentillesse de me prêter. Nous avons été avisé par plusieurs que la route est très mauvaise pour se rendre au parc national ‘south Luangwa’. En effet, ça nous a pris 3 heures à endurer les bosses et on s’est fait brasser les derrières comme jamais !

Le parc national de ‘south Luangwa’ en Zambie est probablement le plus intéressant du pays, et un des meilleurs endroits pour faire un safari en Afrique. Malheureusement, la meilleure période pour aller en safari est durant la saison sèche. Mon séjour en Zambie est durant la saison des pluies, l’herbe étant plus longue, donc les bêtes plus difficile à trouver. L’objectif de tout bon chasseur en safari est de voir, ce qu’on appelle, le ‘Big five’ qui se compose des 5 bêtes les plus dangereuses et les plus respectées par les chasseurs : Lion, Léopard, Rhinocéros, Eléphant, Buffalo. Dans le parc ‘south Luangwa’, dû à l’extinction des Rhino à la fin des années 90, ils ont remplacé le Rhino au sein du ‘Big five’ par le Hippopotame, qui se trouve en grande quantité dans le parc, et qui est aussi un animal extrêmement dangereux. Le hippo est en fait considéré par la majorité comme étant l’animal le plus dangereux pour l’être humain, suivit de près par l’éléphant. Quand le hippo décide de charger, il charge jusqu’à mort s’en suive, écrabouillant sa victime pour une longue durée.

Notre objectif n’était pas différent de tout bon chasseur de safari. Repérer le ‘Big five’ ! Nous avons eu deux excursions accompagnées par un guide, soit une le matin et une le soir. Nous avons vu un grand nombre d’animaux, et en voici quelques photos.

Le lendemain, nous avons décidé d’entrer dans le parc par nous-même avec le land Cruiser. Pour cette excursion, j’avais un objectif caché, que je n’ai jamais partagé avec Marie-Christine. Se faire charger par un des ‘big five’ durant que nous sommes dans le camion. À un certain moment, nous avons rencontré un troupeau d’éléphants. Ils étaient environ une quinzaine. Ils y en avaient en avant, à gauche, et à droite. Deux d’entre eux avançaient vers nous tranquillement, ‘flippant’ leurs oreilles en avant et en arrière. C’était ma chance de réaliser l’objectif, et je cherchais un moyen de les énerver davantage. Ma blonde me suppliait de rebrousser chemin. Aucun doute qu’elle était effrayée puisque moi-même j’avais la chienne. J’ai dû acquiescer à sa demande et revenir en arrière. Quel bon chum que je suis !! J’avais aussi promis a plusieurs que j’allais m’occuper de ma blonde durant son séjour en Afrique. Je ne cesse de penser que l’histoire aurait été différente si j’avais été accompagné de certains de mes chums. Nous avons tout de même conclu notre safari en voyant 4 bêtes du ‘Big five’, le Léopard manquant à l’appelle. L’expérience restera à jamais dans nos mémoires !!!!

Pour ceux qui veulent voir plus de photos, je vous invite à consulter le facebook de Marie-Chtistine Simard: http://www.facebook.com/home.php?#/profile.php?id=534521562

dimanche 12 avril 2009

Une journée de travail!


En temps que volontaire de l’organisme VSO, un des objectifs essentiels de faire du développement est de donner les connaissances, outils, et capacité, aux personnes en place pour qu’ils puissent opérer par eux même dans le futur. Leur implication et volonté d’apprendre sont nécessaires pour le succès du placement. Mon mandat est de faire du développement pour un diocèse, plus spécifiquement une implantation d’un système informatique comptable. Désolé de donner des nouvelles aussi tard concernant mon travail en Zambie. Il m’est encore difficile de faire un constat de comment va mon placement. Mais voici une journée normal de ce que je vie depuis le début de mon placement, le 12 février dernier.

Mes heures de travail sont de 8 am à 5 pm et vendredi dernier j’arrive au bureau à 8 am. Je travaille surtout avec les 2 comptables du diocèse que je dois former sur le système comptable. Un dans la 20aine et l’autre dans la 50aine. Mais ces jours-ci, je travaille seulement avec le plus jeune des deux, qui s’appelle Paul, puisque je n’ai pas vue l’autre depuis plusieurs jours maintenant. Il est malade. Les Zambiens ont une culture très accueillante et polie. Il est nécessaire pour eux de se saluer mutuellement et la première ½ heure du matin y est toujours consacrée. Après la période de salutation, Paul me dit qu’il doit aller déposer des chèques à la banque. Il s’en va et revient vers 10 h 15 am. À 10 h 15, je lui montre un nouveau module dans le système, et il prend des notes dans son calepin. De 10 h 30 à 10 h 45 am c’est le break du matin. Paul revient dans mon bureau vers 11 am avec sa tasse de te habituelle. Ensuite, l’heure qui suit occupe Paul a gérer des appelles personnels et saluer des amis qui viennent prendre de ces nouvelles. À midi, on continu la formation sur le module. À 12 h15, le camion qui raccompagne le staff à leur maison pour dîner, décolle le moteur. Ce qui représente l’appelle du dîner pour Paul. La période de dîner est de 12 h 30 à 2 pm. Au retour du dîner à 2 pm, je suis le seul au bureau. Le camion qui transporte le staff arrive à 2 h 15 pm. Je m’apprête à continuer la formation avec Paul lorsqu’un collègue vient nous chercher et nous convoque pour une rencontre d’employer. Je n’ai aucune idée de l’objet de la rencontre. Le temps d’attendre tout le monde, nous commençons à 2 h 30 pm. Comme d’habitude, nous commençons avec une prière en entrée, et nous remercions le seigneur pour être parmi nous, pour nous donner la force de vivre dans la joie avec nos familles, …etc, etc. Devant moi, j’ai une mère qui expose un de ses seins pour allaiter son enfant. Après la prière, le directeur parle des services que nous offrons à la communauté. Je suis incapable de comprendre ce qu’il dit puisqu’il a un très gros accent quand il parle en anglais. Je suis aussi déconcentré par le bébé qui suce le gros sein de sa mère. À 3 h 30 pm, nous terminons le meeting et je n’ai rien appris, mis a part qu’un bébé était capable de téter durant un heure. Ensuite, Paul m’annonce qu’il doit aller à la banque chercher les états de comptes bancaires. Il revient vers 4 h 45 pm. Lorsque je lui demande pourquoi il n’avait pas déposé les chèques et demandé les états de compte dans un seul voyage pour sauver du temps, c’est comme ci je venais de lui apprendre qu’il y avait 24 heures dans une journée et 60 minutes dans une heure. Il venait de prendre conscience de la valeur du temps. Il était vraiment en état d’excitation. Finalement, à 4 h 45 pm, le camion qui raccompagne le staff à leur maison à la fin de la journée décolle le moteur. Ce qui représente l’appelle de fin de journée pour Paul.

La majorité des zambiens ne connaissent pas les concepts de planification et d’organisation. Ils n’ont pas non plus la notion du temps. Si tu demandes à un zambien l’âge de quelqu’un de sa famille, il va souvent prendre une minute pour calculer et échouer a donner l’âge exacte. Si tu leur demande combien de temps ça prend pour ce rendre d’un endroit a un autre, ils vont toujours répondre en distance, et non en temps. Et quand tu spécifies que tu veux l’info en temps, ils vont se tromper de plus ou moins 50%. Et tu n’entendras jamais un zambiens poser ce genre de questions, puisque ça ne leur importe pas. Ils ne pensent pas à la semaine prochaine ou a demain. Le moment présent est la seule chose à lequel ils pensent.

Mon objectif est de réussir cette implémentation et m’assurer qu’ils seront autonomes pour opérer le système dans le futur. Leur objectif ? Ils ne semblent pas en avoir. C’est difficile de réussir un tel objectif quand il n’y a pas d’implication et d’ambition de la pars de ceux qui doivent apprendre le système.

Je sais déjà que quand je vais partir, nous n’auront même pas accompli la moitié des objectifs que nous nous étions fixés. Il aurait fallu que je reste environ 2 ans pour faire une implantation complète. Une implantation où j’aurais eu le temps de changer leur méthode de travail, leur enseigner l’importance de se fixer des objectifs et de les réaliser, essayer de motiver leur ambition. Mais encore, ça aurait été difficile puisque qu’ils ne ressentent pas le besoin de se réaliser eux-mêmes. Pour la plupart, ils sont encore aux besoins physiologiques et sécurités de base. Impossible de motiver quelqu’un sur l’importance de réaliser les objectifs fixés, quand cette personne doit composer avec des problèmes quotidiens dans sa famille, tels que maladie, nourriture, logement, etc.

Dommage de savoir que j’aurai travaillé 3 mois, et laissé très peu derrière moi. Je crois que l’important est de regarder ce que nous avons accompli au lieu de regarder les objectifs non atteints. Vendredi dernier, je suis satisfait d’avoir travaillé ½ heure de productivité…au lieu de me dire que j’ai perdu 7 heures de mon temps.