dimanche 12 avril 2009

Une journée de travail!


En temps que volontaire de l’organisme VSO, un des objectifs essentiels de faire du développement est de donner les connaissances, outils, et capacité, aux personnes en place pour qu’ils puissent opérer par eux même dans le futur. Leur implication et volonté d’apprendre sont nécessaires pour le succès du placement. Mon mandat est de faire du développement pour un diocèse, plus spécifiquement une implantation d’un système informatique comptable. Désolé de donner des nouvelles aussi tard concernant mon travail en Zambie. Il m’est encore difficile de faire un constat de comment va mon placement. Mais voici une journée normal de ce que je vie depuis le début de mon placement, le 12 février dernier.

Mes heures de travail sont de 8 am à 5 pm et vendredi dernier j’arrive au bureau à 8 am. Je travaille surtout avec les 2 comptables du diocèse que je dois former sur le système comptable. Un dans la 20aine et l’autre dans la 50aine. Mais ces jours-ci, je travaille seulement avec le plus jeune des deux, qui s’appelle Paul, puisque je n’ai pas vue l’autre depuis plusieurs jours maintenant. Il est malade. Les Zambiens ont une culture très accueillante et polie. Il est nécessaire pour eux de se saluer mutuellement et la première ½ heure du matin y est toujours consacrée. Après la période de salutation, Paul me dit qu’il doit aller déposer des chèques à la banque. Il s’en va et revient vers 10 h 15 am. À 10 h 15, je lui montre un nouveau module dans le système, et il prend des notes dans son calepin. De 10 h 30 à 10 h 45 am c’est le break du matin. Paul revient dans mon bureau vers 11 am avec sa tasse de te habituelle. Ensuite, l’heure qui suit occupe Paul a gérer des appelles personnels et saluer des amis qui viennent prendre de ces nouvelles. À midi, on continu la formation sur le module. À 12 h15, le camion qui raccompagne le staff à leur maison pour dîner, décolle le moteur. Ce qui représente l’appelle du dîner pour Paul. La période de dîner est de 12 h 30 à 2 pm. Au retour du dîner à 2 pm, je suis le seul au bureau. Le camion qui transporte le staff arrive à 2 h 15 pm. Je m’apprête à continuer la formation avec Paul lorsqu’un collègue vient nous chercher et nous convoque pour une rencontre d’employer. Je n’ai aucune idée de l’objet de la rencontre. Le temps d’attendre tout le monde, nous commençons à 2 h 30 pm. Comme d’habitude, nous commençons avec une prière en entrée, et nous remercions le seigneur pour être parmi nous, pour nous donner la force de vivre dans la joie avec nos familles, …etc, etc. Devant moi, j’ai une mère qui expose un de ses seins pour allaiter son enfant. Après la prière, le directeur parle des services que nous offrons à la communauté. Je suis incapable de comprendre ce qu’il dit puisqu’il a un très gros accent quand il parle en anglais. Je suis aussi déconcentré par le bébé qui suce le gros sein de sa mère. À 3 h 30 pm, nous terminons le meeting et je n’ai rien appris, mis a part qu’un bébé était capable de téter durant un heure. Ensuite, Paul m’annonce qu’il doit aller à la banque chercher les états de comptes bancaires. Il revient vers 4 h 45 pm. Lorsque je lui demande pourquoi il n’avait pas déposé les chèques et demandé les états de compte dans un seul voyage pour sauver du temps, c’est comme ci je venais de lui apprendre qu’il y avait 24 heures dans une journée et 60 minutes dans une heure. Il venait de prendre conscience de la valeur du temps. Il était vraiment en état d’excitation. Finalement, à 4 h 45 pm, le camion qui raccompagne le staff à leur maison à la fin de la journée décolle le moteur. Ce qui représente l’appelle de fin de journée pour Paul.

La majorité des zambiens ne connaissent pas les concepts de planification et d’organisation. Ils n’ont pas non plus la notion du temps. Si tu demandes à un zambien l’âge de quelqu’un de sa famille, il va souvent prendre une minute pour calculer et échouer a donner l’âge exacte. Si tu leur demande combien de temps ça prend pour ce rendre d’un endroit a un autre, ils vont toujours répondre en distance, et non en temps. Et quand tu spécifies que tu veux l’info en temps, ils vont se tromper de plus ou moins 50%. Et tu n’entendras jamais un zambiens poser ce genre de questions, puisque ça ne leur importe pas. Ils ne pensent pas à la semaine prochaine ou a demain. Le moment présent est la seule chose à lequel ils pensent.

Mon objectif est de réussir cette implémentation et m’assurer qu’ils seront autonomes pour opérer le système dans le futur. Leur objectif ? Ils ne semblent pas en avoir. C’est difficile de réussir un tel objectif quand il n’y a pas d’implication et d’ambition de la pars de ceux qui doivent apprendre le système.

Je sais déjà que quand je vais partir, nous n’auront même pas accompli la moitié des objectifs que nous nous étions fixés. Il aurait fallu que je reste environ 2 ans pour faire une implantation complète. Une implantation où j’aurais eu le temps de changer leur méthode de travail, leur enseigner l’importance de se fixer des objectifs et de les réaliser, essayer de motiver leur ambition. Mais encore, ça aurait été difficile puisque qu’ils ne ressentent pas le besoin de se réaliser eux-mêmes. Pour la plupart, ils sont encore aux besoins physiologiques et sécurités de base. Impossible de motiver quelqu’un sur l’importance de réaliser les objectifs fixés, quand cette personne doit composer avec des problèmes quotidiens dans sa famille, tels que maladie, nourriture, logement, etc.

Dommage de savoir que j’aurai travaillé 3 mois, et laissé très peu derrière moi. Je crois que l’important est de regarder ce que nous avons accompli au lieu de regarder les objectifs non atteints. Vendredi dernier, je suis satisfait d’avoir travaillé ½ heure de productivité…au lieu de me dire que j’ai perdu 7 heures de mon temps.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ça remet les choses en perspectives effectivement. Personne n'a vraiment tord dans tout ça, c'est une question de point de vue. Amuse-toi, je suis bien contente de revoir ta blonde, elle semble radieuse. Annie xxx